mercredi 21 novembre 2018

La soupe harira, une « soupe repas » vraiment réconfortante !

La cuisine fait partie de ces petits plaisirs de la vie ! Et à Montréal, vous serez sûrement d'accord avec moi, on est quand même pas mal choyés. Avec l’apport des différentes vagues d’immigration, on peut trouver un grand choix d’alimentation et de cuisines vraiment très variées. Il suffit de se promener au milieu des étals du marché Jean-Talon, entrer dans des épiceries de produits exotiques de Côte-des-Neiges ou s’attabler à une table d’un resto de quartier pour constater cette énorme diversité. J’ai souvent envie de découvrir ces cuisines d’ailleurs et essayer de temps en temps, avec réussite ou pas, une nouvelle recette. Bibimbap coréen, Poke bowl hawaïen, Ceviche péruvien ou Sauce graine ivoirienne…les idées ne manquent pas mais il faut parfois que je fouine pour trouver certains ingrédients et épices. Un passe-temps réellement amusant et qui satisfait ma curiosité !

Au travers des voyages, on trouve également de quoi s’inspirer ! Au Maroc, il y a par exemple une variété de plats que j’adore comme les célèbres tajines et la soupe harira, une « soupe repas » très typique, préparée habituellement au cours du mois de ramadan. Cette soupe est très réconfortante, idéale à préparer en cette période de froid hivernal, et c’est la recette que je vous propose aujourd’hui de faire avec vous !  

Pour commencer, voici les ingrédients que vous devez réunir 
(pour environ 10 bols de soupe) : 

  • 300 gr de cubes de bœuf que l’on découpe en très petits morceaux
  • 1 tasse de lentilles vertes ou brunes
  • 1 grosse boîte de pois chiches
  • 1 grosse boîte de tomates broyées style Aylmer ou autre
  • 1 cuillère à soupe de pâte de tomate
  • 3-4 branches de céleri hachées finement
  • 1 gros oignon haché finement
  • 1/2 botte de coriandre hachée finement
  • 1/2 botte de persil plat italien haché finement
  • 1 cuillère à café de curcuma ou ras-el-hanout (mélange d'épices marocaines)
    N-B : Pour le ras-el-hanout, je suis chanceux car je mets celui que ma mère me ramène chaque année du Maroc (notamment un mélange de plus de 75 épices préparé par un épicier d’Aourir à l'entrée de la vallée du paradis)
  • Un peu de sel et poivre
  • 5-6 cuillères à soupe d'huile
  • 1/4 tasse de cheveux d'ange (pâtes vermicelle)
  • L'équivalent d'un petit verre rempli de grains de riz
  • 3 litres d'eau
  • 1 cuillère à soupe de farine ou fécule de pommes de terre diluée dans un peu d'eau froide


Principaux ingrédients


Préparation: 

  • Dans un gros chaudron, versez l'huile et cuisez pendant environ 5 minutes la viande en morceaux légèrement avec le ras-el-hanout (ou le curcuma), la coriandre, le persil, l'oignon, le sel, le poivre et le céleri
  • Ajoutez 1/4 de tasse d'eau et brassez
  • Versez le reste des 3 litres d’eau
  • Ajoutez les lentilles et les pois chiches puis couvrez et cuisez 50 minutes à feu doux
  • Ajoutez les tomates et la pâte de tomate et cuisez 20 minutes à feu doux. À cette étape-ci, c'est normal, la soupe devient plus rouge
  • Ajoutez la petite quantité de riz au bout de 10 minutes
  • Éteignez totalement le feu
  • Délayez la farine ou la fécule de pommes de terre avec un peu d'eau froide et versez-la dans le chaudron puis brassez. Cela épaissit un peu mais cela ne doit pas être épais.
  • Avec le feu éteint, ajoutez les cheveux d’ange et couvrez. Rien de besoin de faire, ça cuit tout seul
...Voilà ! La soupe est prête et c'est aussi simple que ça !


Ma soupe préparée ces jours-ci

Photo prise sur la célèbre place Jemaa el-Fna à Marrakech qui le soir venu, se transforme et accueille des dizaines et dizaines de stands de bouffe mais c’est très touristique et la soupe harira n'est pas la meilleure car préparée en très grande quantité ! Si vous avez la possibilité de déguster une tajine, un couscous ou une soupe directement au sein d’une famille marocaine, c'est préférable. Sinon, préparez-là vous même car la recette que je vous donne est tellement simple à faire.

Vous avez une belle quantité de harira et vous pouvez la congeler sans problème dans des petits contenants individuels parfaits pour les lunchs ou les soirées passées au chaud à la maison. Ma fille adore cette soupe très nourrissante, très économique et très facile à faire. Alors, à vos fourneaux !

Une scène de la vie quotidienne captée sur le vif avec mon cellulaire dans la Médina de Marrakech


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Ma copine est originaire de Trinité et Tobago dans les Caraïbes, un endroit absolument incroyable pour le mélange de cultures (indienne, africaine, caribéenne, asiatique, anglaise, sud-américaine, etc.), et je vous partage le mois prochain sa recette du Trini Stew chicken (ragoût au goût sucré de Trinidad) accompagné de riz. Puis pour des apéros ou soirées autour d'un verre de rhum, le Trini Mango Chow ! Absolument délicieux !

samedi 3 novembre 2018

5 films à voir au festival Cinemania

L'affiche du festival

Peut-être êtes-vous aussi de ceux-là ! Comme chaque automne, je fais partie de ces amateurs de 7e art qui se rendent à Cinemania, le festival qui réunit à Montréal une cinquantaine de longs métrages du cinéma francophone. L’avantage, c’est qu’on peut avoir la chance de voir pas mal de films provenant de différents festivals (Cannes, Venise, Angoulême, etc.), dont certains en avant-première, et d’aller à la rencontre de plusieurs réalisateurs et vedettes ; avec entre autres, cette année, la présence de l’acteur belge Olivier Gourmet ou de Vincent Macaigne, un de mes acteurs français préférés, qui se sont exprimés tous les deux avec un peu de gêne sur leur métier jeudi soir lors de la cérémonie d’ouverture.

Révélé par les frères Dardenne et pas inconnu au Québec à cause de son rôle il y a plus de 10 ans dans Congorama de Philippe Falardeau, Olivier Gourmet vient pour la projection de pas moins de 4 longs métrages : Ceux qui travaillent, Edmond, L'échange des princesses et Un peuple et son roi. Vincent Macaigne, a priori aussi décalé dans la vraie vie que dans ses rôles, est au festival pour Chien de Samuel Benchetrit et Doubles vies d'Olivier Assayas. Parmi les films qui jalonnent la carrière de cet acteur, je vous recommande de voir entre autres Un monde sans femmes de Guillaume Brac, la Bataille de Solférino de Justine Triet ou La Fille du 14 juillet d'Antonin Peretjatko, et dans lesquels on saisit bien toute l’ampleur du personnage. Absolument irrésistible !

Sources des photos : Maudits français, TVA et Cinemania


Pour ce festival, j’ai réservé aussi ma place pour assister à une conférence avec Mathieu Kassovitz qui vient à Montréal pour la présentation de Sparring, un film où il interprète un boxeur. Connu pour son franc-parler et ses coups de gueule, c’est un rôle qui doit assurément lui aller comme un gant. Et cela promet d’être excitant ! Il ne manquera certainement pas de nous parler de cinéma et de sa double casquette d’acteur et réalisateur, puis de la Haine, un de mes films cultes !

Le film de Romain Gavras, Le monde est à toi, présenté en fin de festival pourrait d’ailleurs devenir lui aussi un film culte auprès des jeunes générations. Un film d’action à voir, avec des images bien léchées et un casting composé de jeunes et d’acteurs vedettes (Vincent Cassel, qui était justement dans la Haine et Isabelle Adjani, dans un rôle de mère de gangster un brin castratrice mais avec des airs sublimes de grande diva).

Voilà 5 films que je recommande durant le festival…

Doubles vies d'Olivier Assayas
Avec Guillaume Canet, Juliette Binoche, Vincent Macaigne et Nora Hamzawi

L’action se déroule dans le milieu intellectuel parisien, plus précisément dans le milieu de l’édition. Le film pose la question de la survie du roman papier et de la percée des livres numériques (ebooks). Léonard (joué par Vincent Macaigne) est un écrivain bohème, un peu d’arrière-garde, qui ne sait pas tracer de frontière entre sa vie privée (pleine d’infidélités) et les histoires contenues dans ses romans. Il fait face au refus de son éditeur, Alain (joué par Guillaume Canet), de le publier. Le duo Vincent Macaigne et Juliette Binoche est un pur délice.



Sofia de Meryem Benm'Barek
Avec Maha Alemi, Sarah Perles, Lubna Azabal, Faouzi Bensaïdi, Hamza Khafif, Nadia Niazi,

L’action se déroule à Casablanca. Une jeune femme célibataire fait un déni de grossesse et aidée de sa cousine, accouche en cachette d’une petite fille. Dans une société traditionnelle comme le Maroc, les femmes enceintes doivent nécessairement avoir un mari, sinon elles sont répudiées et emprisonnées. En clair, elles n’ont pas vraiment le choix. Aux yeux de la famille, il faut sauver les apparences et accepter des mariages arrangés. Ce film rend compte avec habileté de la réalité de ces femmes et passe aussi à la loupe les inégalités sociales de la société marocaine. A noter l’interprétation remarquable de Sarah Perles (rôle de la cousine), jeune étoile montante du cinéma marocain.





Le Grand Bain de Gilles Lellouche
Avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Virginie Efira, Philippe Katerine, Benoît Poelvoorde, Jean-Luc Anglade, Marina Foïs

Dans cette comédie mélancolique, sorte de Full monty à la française, on suit le parcours d’une bande d’hommes pas vraiment sportifs et que la vie n’a pas épargnés, dans un défi hors du commun : former une équipe de natation synchronisée. La situation peut prêter à sourire mais ce challenge donne un véritable sens à leur vie. La tendresse, le bonheur qui s’échappent de cette histoire portent évidemment à se réjouir ! Le film réunit une pléiade d’acteurs et est depuis sa sortie un énorme succès en France. Un bon remède à la morosité !



Le monde est à toi de Romain Gavras
Avec Vincent Cassel, Isabelle Adjani, François Damiens, Philippe Katerine, Sam Spruell, Karim Leklou, Oulaya Amamra

Pour ce film d’action hyper-vitaminé avec une bande-son incroyable, Romain Gavras (fils de Costa-Gavras) a sorti le grand jeu. François (Karim Leklou), un petit dealer de banlieue, a un projet personnel : lancer une franchise Mr Freeze au Maroc et posséder son petit pavillon avec piscine.  Sur la demande de Poutine, le petit caïd de la place, il se retrouve à aller récupérer de la drogue à Benidorm en Espagne auprès d’un dealer écossais. Mais accompagné d’une vraie bande de loosers (notamment Vincent Cassel en vieux gangster obnubilé par les Illuminati), tout se passe très mal, vraiment très mal. De situations en situations, c’est punché, c’est grotesque, c’est lumineux ! On rit devant autant de gags et d’absurdité.



L’amour flou de Philippe Rebbot et Romane Bohringer 
Avec Philippe Rebbot, Romane Bohringer

Pour cette comédie, Romane Bohringer et Philippe Rebbot se sont inspirés de leur propre expérience. Après 10 ans de vie commune, ils décident de se séparer mais s’apprécient toujours autant. Alors, ils trouvent l’étonnante idée de vivre dans deux appartements l’un juste à côté de l’autre et entre lesquels une porte commune est prévue via les chambres de leurs filles. Avec beaucoup de sensibilité et d’humour, le film réinvente la question de la séparation et offre une nouvelle idée du bonheur.




Le festival se déroule du 1er au 11 novembre.

Les séances ont lieu au Cinéma Impérial, au cinéma du musée (la nouvelle salle du musée des beaux-arts), au théâtre Outremont, au cinéma du Parc et à la Cinémathèque.